Ordo Sancti Georgii
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 Hagiographie de Saint Georges

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Nombre de messages : 666
Date d'inscription : 16/12/2005

Hagiographie de Saint Georges Empty
MessageSujet: Hagiographie de Saint Georges   Hagiographie de Saint Georges EmptyLun 13 Fév - 13:16

Hagiographie de l’archange saint Georges

I L’amitié

La foudre s’abattit tout près de là.
Terrorisés, les enfants se blottirent encore plus dans les bras de
leurs mères. Celles-ci pleuraient, implorant pitié au Très Haut. Les
hommes s’invectivaient, s’attribuant l’un à l’autre la responsabilité
des événements. Cela faisait six jours que les éléments se déchaînaient
sur la ville d’Oanylone, avec la rage des premiers temps du monde. Un
ciel noir d’encre, lourd de menaces, pesait de tout son poids sur la
ville maudite. Parmi le petit groupe qui s’était réfugié dans la
réserve de blé, depuis longtemps vidée, la peur côtoyait la colère, la
fureur et le désespoir. On pouvait voir un homme qui avait cessé de
rire de Dieu lorsque Celui-ci avait annoncé la destruction de la ville.
Et cette femme ressassait sans cesse, avec honte, ses orgies
luxurieuses avec tant d’hommes et de femmes qu’elle n’était pas arrivée
à les compter. Ou encore ce jeune homme, qui avait prit le plaisir
immonde de fracasser le crâne de son petit frère, et qui, maintenant,
tentait de se racheter en rassurant les enfants rassemblés dans la
minuscule pièce. Tous savaient pourquoi ils étaient punis, mais aucun
n’osait l’avouer, certains cherchant même à en rejeter la faute sur les
autres, dans l’espoir vain de faire oublier ses propres péchés.




Une bourrasque terrible vînt enfoncer la porte, emplissant le frêle
bâtiment d’un vent glacial. Ses fondations tremblèrent lorsque le
tonnerre répondit à l’éclair, d’une puissance assourdissante. Et le
silence se fit. Certes, la tornade rugissait et le tonnerre grondait,
mais cela faisait déjà six jours que les habitants d’Oanylone ne
connaissait plus que ça. Non, le silence n’était pas celui de la
nature, mais bel et bien celui des humains. Car les réfugiés s’étaient
tus, paralysés par la terreur, en voyant l’ombre qui se découpait dans
l’encablure de la porte. Un homme, si grand et si massif qu’il devait
se courber et resserrer les épaules pour entrer, s’approcha d’eux. La
pénombre laissait deviner son visage rugueux et sa barbe drue. Sa
volumineuse chevelure argentée lui donnait un air de sagesse,
contrastant avec la largeur de ses mains, qui semblaient être capable
de réduire en poussière même la plus dure des pierres. Son regard bleu
pâle, usé par le temps, semblait tout de même garder au fond de lui une
joie enfantine. Le colosse était habillé d’une chemise rapiécée et usée
par les affres du temps. Un grand morceau de toile, enroulé autour de
ses jambes, témoignait de sa condition de défavorisé. Il laissa
apparaître un léger sourire et tous les réfugiés soupirèrent de
soulagement. Puis il laissa entendre sa voix caverneuse:



“Quand il n’y a plus d’espoir, il reste toujours l’amitié.”

Alors, une vielle femme, au regard dur, à la volonté de fer, s’avança vers lui et lui demanda:

“Et toi, l’étranger, es-tu venu en ami? Car il est en cette cité des
hommes et des femmes dont la parole est de miel mais dont les actes
sont comme le venin. Ils vivent sur des montagnes d’or, et ne désirent
rien d’autres que de s’élever encore plus dans leur fol quête de
butins. La vie de leurs semblables leur importe peu, tant leur soif de
trésors les dévore.”

“Je sais”, répondit l’homme.
“C’est pour cela que je viens à vous. La richesse du coeur ne peut être
égalée par les richesses de ce bas-monde. Emporteront-ils leurs
montagnes d’or dans l’autre vie?”

“Non, certes pas”, lui répondit la vielle dame.
“Mais les richesses du monde nous sont-elles à jamais interdites?
Devons-nous nous réduire à vivre tels des animaux pour honorer la
richesse de l’âme?”

“La vie vous a-t-elle appris à renier votre main gauche pour employer la droite?”, demanda l’homme.
“Il en est de même pour les trésors que Dieu a créés pour nous. Que les
richesses matérielles soient vôtres, car Dieu, par amour pour Ses
enfants, nous en a fait don. Mais n’oublions jamais qu’il n’est pas de
plus beau trésor que l’amitié.”


Alors, un jeune homme se dressa et lui demanda: “Mais qui es-tu, toi dont les paroles sont emplies de sagesse?”

“Mon nom est Georges”, répondit-il.

II L’avarice

En ce temps-là, sur une des sept
collines d'Oanylone, un homme tremblait plus que tout autre devant la
colère divine. Il ne craignait pas pour sa vie, car celle-ci n'avait
pas d'importance pour lui. Mais il était tant attaché à ses biens qu'il
ne pouvait s'en séparer. Pendant que les gens massacraient et
violaient, lui pillait les maisons inhabitées et accumulait les
richesses jusqu'à en faire une véritable colline de métaux précieux, de
tissus délicats, de mets succulents... Il décida de construire une tour
si haute, si large si solide qu'il pourrait y entreposer ses biens à
l'abri de la convoitise d'autrui. Il avait embauché des maçons et des
soldats, leur promettant un salaire sans égal, les uns pour construire
sa forteresse et les autres pour repousser les pauvres, les déshérités
et les affamés qui en voulaient à ses richesses. Celles-ci recouvraient
les pentes de la colline, illuminant les environs d'une lumière dorées
et de senteurs appétissantes. Seuls les maçons pouvaient fouler du pied
ces trésors pour aller construire la tour, mais lorsque l'un d'eux
abandonnait son travail pour s'abandonner à la convoitise, les soldats
dardaient son coeur de mille coups d'épée. Et le riche homme exultait à
l'idée de pouvoir garder ses biens jusqu'à sa mort, admirant les
pauvres et affamés qui entouraient sa colline et la couvraient d'un
regard suppliant. Cet homme s'appelait Belzébuth.

Alors vint Georges, suivi de tous les malheureux qui avaient croisé
son chemin. Lorsque ceux-ci virent le miel, le lait, la viande rôtie,
les vêtements de soie et les coffres débordant de pierres et de métaux
précieux, ils coururent prendre leur part, n'écoutant pas les
exhortations à la mesure que criait Georges. Et les gardes dégainèrent
leurs lames et donnèrent la mort à quiconque s'approchait des
richesses. Lorsque le massacre se fut terminé et que les larmes
remplacèrent les cris, Georges approcha des soldats, d'un pas calme et
assuré. L'un d'eux, particulièrement zélé, lui présenta l'estoc de sa
lame sous le menton, dans une attitude explicite de promesse de
violence. Mais Georges lui dit:
"Pourquoi as-tu tué ces pauvres gens?". "Je suis payé pour celà", répondit le soudard. "Et combien as-tu été payé jusqu'ici?", renchérit Georges. "Rien. Le sire Belzébuth me paiera une fortune lorsque sa tour sera construite et que ses richesses y seront entreposées", dit le soldat d'un ton sûr de lui. "Alors,
tu tues pour servir une personne qui ne veut que conserver ses
richesses et tu croies qu'il tiendra parole et te paiera ensuite, comme
il te l'as promis?", l'interrogea Georges. "Bien sûr! Car sinon, ce serait de l'esclavagisme!", s'exclama le militaire, inquiet d'entendre une telle question. Alors, Georges conclut ainsi: "En
vérité, je te le dis, quiconque vit pour les biens matériels, au
détriment de l'amitié que tout enfant de Dieu se doit de porter à ses
semblables, ne mérite aucune confiance. Au lieu de tuer pour défendre
l'avarice d'un tel homme, prends ces richesses que tu foules du pieds
et donne-les à ceux qui en ont véritablement besoin. Dieu a créé ces
biens pour que toutes Ses créatures puissent y trouver de quoi vivre à
l'abri du besoin, pas pour qu'un seul en jouisse plus qu'aucun autre."

Alors, les gardes posèrent leurs
armes, les maçons cessèrent leur travail, les gens s'approchèrent, et
ils se partagèrent les richesses à chacun selon ses besoins. Belzébuth
hurla sa rage de voir ses biens lui échapper, passer de main en main.
Mais celà se déroulait lors du septième jour de la punition divine sur
Oanylone et la terre se mit à trembler. La tour en construction
s'effondra et de larges failles s'ouvrirent à travers la colline,
avalant goulûment les trésors. La plupart des gens s'enfuirent,
encouragés en celà par Georges. Mais certains, continuaient à se
remplir les poches de tout ce qu'ils pouvaient amasser. Belzébuth se
battait contre tous ceux qu'il croisait, tant sa colère de perdre ce
qui lui appartenait était grande. La colline s'affaissait peu à peu,
mais Georges aperçut un enfant en pleurs, resté sur celle-ci, la jambe
coincée sous un lourd coffre. Il courut jusqu'à lui alors que le sol
tremblait, menaçant à chaque instant de s'effondrer. Lorsqu'il
l'atteignit, il lui dégagea la jambe, le pris dans ses bras et tenta de
rejoindre le bord. Alors, certaines personnes décidèrent de le
rejoindre afin de l'aider dans cette tentative désespérée, mais toute
la colline s'engloutit alors dans les entrailles de la terre, dans une
gigantesque gerbe de flammes.

Les gens étaient anéantis par la tristesse de perdre de tels amis.
Ils se demandèrent alors si Dieu ne prenait pas plaisir à faire
souffrir Sa création. Mais il n'en était rien et ils le comprirent
lorsqu'ils virent une douce lumière apaisante briller depuis le gouffre
à leurs pieds. Et des êtres irradiant de calme et de douceur en
sortirent, portés par de majestueuses ailes blanches. Les gens
reconnurent en eux ceux qui venaient de mourir en tentant de sauver
l'enfant. Mais ils virent surtout Georges, élevé au rang d'archange,
tenir celui-ci dans ces bras et le rendre à sa mère, indemne. Puis,
tous s'envolèrent jusqu'au soleil, où Dieu les attendait.


III Les langues

Il fut un temps où le roi Hammurabi
de Babylone guerroyait dans toute la Mésopotamie pour devenir le roi
des rois. Un jour, ses troupes vinrent en la ville de Mari et y mirent
le feu. La population était terrifiée et ne savait que faire pour se
sauver. Alors, la créature sans nom vint murmurer à l'oreille d'un
général babylonien et lui souffla l'idée d'exiger de chacun un tribut
en échange de la vie sauve. Plus chacun donnerait, moins il risquerait
la mort. Les riches seigneurs de la ville, ceux-là même qui
conseillaient peu auparavant les Shakkanaku, les rois de la cité,
approchèrent les premiers, apportant avec eux de lourds coffres emplis
de richesses. Mais une vieille femme n'avait comme seul trésor que
quelques grains de blé. Les soudards lui rirent au visage, affirmant
que donner un tel présent était un affront au grand général babylonien.
Ils dégainèrent leurs épées et s'approchèrent de la vielle femme, prêts
à la passer par les armes. Mais un homme de haute stature et à la barbe
argentée s'interposa. L'un des soldat leva son épée mais ne put
l'abattre sur l'homme, comme empêché par une force invisible. Alors, ce
dernier ouvrit la bouche et déclara:


"Pourquoi vouloir frapper cette femme? Alors que les riches seigneurs
de Mari vous ont gardé par devers eux d'innombrables richesses, elle
vous a offert tout ce qu'elle possédait. Tu te moques de son don, mais
elle a donné de son essentiel alors qu'eux ne vous ont laissé que de
leur superflu. Prenez ces quelques grains de blé et emportez-les avec
vous: ils vous sembleront bien lourd au coeur de l'Enfer lunaire". Puis,
il se dirigea vers les coffres et en distribua le contenu entre tous
les habitants de Mari les plus pauvres et les plus affamés. Les gardes
ne savaient que faire face à un homme désarmé, que l'on n'osait frapper
et dont la force se trouvait dans la sagesse de ses paroles. Dépités,
ils levèrent le camp et retournèrent à Babylone.

Le voyage était long jusqu'à cette puissante cité. La chaleur était
intense et l'irrigation rendait l'air humide et lourd le long des rives
de l'Euphrate. Mais lorsqu'ils arrivèrent, quelle ne fut pas leur
surprise lorsqu'ils virent l'homme à la barbe d'argent les attendre au
pied des gigantesques murailles. Le général lui demanda:

"Mais qui es-tu, toi qui parles avec tant de sagesse?". "Je suis
l'archange Georges, modeste serviteur du Dieu unique, celui que vous
avez oublié au profit de légions de fausses divinités et d'une vie de
péché", répondit-il. Il ajouta: "Suis-moi jusqu'à la ziggurath et tu verras par toi-même le jugement de Dieu, comme je le vis moi-même il y a déjà longtemps".
Alors, le général et ses gardes suivirent l'archange jusqu'au bas d'une
gigantesque tour à étages sur lesquels poussait une végétation
florissante, preuve de la toute-puissance du roi Hammurabi de Babylone.

Alors, saint Georges leva les bras et déclama:
"De tous
temps, les enfants de Dieu parlent une seule et même langue, car frères
et soeurs doivent se comprendre pour s'aimer. Mais ils se déchirent
aujourd'hui car ils ont oublié leur père et son amour. Un jour viendra
où les prophètes se succéderont pour leur rappeler d'où ils viennent et
où ils iront. D'ici-là, vous êtes jugés non pas sur votre foi, mais sur
votre amour du monde qui vous entoure. Apprenez à le connaître et vous
apprendrez à l'aimer. Pour ce faire, Dieu, dans Sa grande mansuétude, a
décidé de diviser la parole de Ses enfants en de multiples langues,
afin que vous deviez faire l'effort de vous découvrir l'un l'autre."

Et saint Georges abattit les bras et
la tour s'effondra en une immense gerbe de poussière. Depuis ce jour,
la parole des enfants de Dieu est multiple et nous devons apprendre
l'un de l'autre pour vivre. Ce faisant, nous comprenons à quel point
nos différences sont trompeuses et que nous sommes tous frères et
soeurs.
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